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25 novembre 2005 5 25 /11 /novembre /2005 15:29
L'interview qui suit a été écrite pendant la période de réalisation du premier album solo de Roland Orzabal Tom Cats Screaming Outside
Réponses de Monsieur Roland Orazabal
Tomcats Screaming Outside (les matous hurlent dehors), c’est un titre intéressant. Comment vous est-il venu ?
 
J’ai cherché le titre de l’album pendant pas mal de temps. Récemment, le père de ma femme est mort. Nous avions reçu un coup de téléphone de l’hôpital vers 1h30 du matin. Au moment ou elle est arrivée sur le pas de la porte elle a dit « le matou hurle dehors » et j’ai compris « les matous hurlent dehors ». J’ai fait hum…c’est ça !. C’est aussi simple que ça. J’ai pensé que ça ferait un bon titre d’album. Je voulais un titre avec  un sentiment urbain , comme le titre d’un film ou d’une nouvelle et pas comme le titre d’un disque. Après avoir fait la partie artistique, choisi la pochette, vu le titre sous un certain angle, j’ai pensé « C’est bien, c’est un autre monde, c’est totalement différent de ce que j’ai fais jusqu’à présent. »
 
Pourquoi avoir choisi de sortir cet album sous votre nom plutôt que celui de Tears For Fears ?
 
Les choses sont partis de là. J’étais à la fin de la tournée Raoul And The Kings Of Spain à Bogota en Colombie et j’avais eu quelques journées pénibles de promotion. Ils avaient annoncé le concert avec des chansons  comme Mad World et Change. Je ne pense pas que nous ayons eu un hit à Bogota depuis 1983. On avait des problèmes de réglage, de son…de lumière…tout ça à la fois. Bon ! quand je suis monté sur scène, au bout de 3 ou 4 morceaux, ils ont commencé à devenir fous. A La fin du show, c’était totalement surréaliste. Pendant les rappels, je me suis dis : « j’en ais assez de tout ce cirque. De toute l’histoire de Tears For Fears . »
J’ai su qu’il fallait que j’essaye autre chose. M’enfuir de tous sujets matériels,  joliment conséquents depuis le début, essayer de partir vers des pistes différentes et ça a pris du temps. Je voulais jeter le bourdon et l’histoire de Tears For Fears. Je ne dis pas que dans le futur, il n’y aura plus d’album de Tears For Fears. Il se peut qu’il y en ait un autre d’ailleurs. Je voulais juste pour celui-ci, balayer toute la pression, l’épée de Damoclès que j’avais au dessus de ma tête après chaque album et juste voir comment les choses allaient évoluer en tournant un peu le dos au passé. Ne plus m’angoisser à savoir combien d’albums j’allais vendre…penser à tous les aspects commerciaux…bref à tout ce qui parasite le vrai plaisir de l’artiste.
 
Quelles sont les influences sur Tomcats ?
 
Je n’ais pas fais toujours les choses de manière consciente sur un album. Mais cette fois, j’avais une vision très concrète pour aborder celui-ci. Cela devait d’abord commencer avec des rythmes différents, des rythmes de drum’n bass/jungle. En fait, ça n’est jamais aussi simple. J’ai commencé par me dire ok essayons ça, il va certainement se passer ça et ainsi de suite mais une fois terminée on se rend compte qu’on arrive à des choses bien différentes par rapport à ce qu’on imaginait.
Par exemple « Kill Love », le gimmick était The same old song going round and around and it's not where I'm at, it's just where I found myself, still the sounds keep the wolves from the door..." (La même vieille chanson tourne encore et toujours , elle ne dit pas là ou j’en suis mais dans quel état j’erre, le son continue à empêcher les loups d’entrer… » Tu vois , c’est ainsi que parfois tout commence. Tu essayes de faire quelque chose de radicalement différent et ça continue à sonner comme avant.  Qu’est ce que je pourrais bien faire pour faire quelque chose de radicalement différent ?
 
 
De quelle manière les récentes tragédies que vous avez récemment vécu ont affecté l’écriture de cet album ?
 
C’est très difficile quand des gens proches meurent autour de vous ? Caroline (la femme de Roland) a perdu sa mère deux ans auparavant et son père est mort récemment, même s’ils n’étaient pas mes parents, cela m’a affecté énormément et longtemps. Surtout quand tu vois ta compagne traverser quelque chose de terrible. Nous avons perdu notre jardinier, un bon ami a moi a perdu sa femme. Tellement de mort, j’ai peur.
Alors tu vois avec les lyrics de « Hey Andy" -  "When I die you'll be waiting for me" – (Hey Andy ! Quand je mourrais tu m’attendras) J’essaye de comprendre ce que tout cela signifie…
 
 
Quelles sont vos sentiments au sujet de la spiritualité, de la mort, de la religion ? croyez-vous en une vie dans l’au-delà ?
 
Je ne suis pas accroché aux organisations religieuses mais pas non plus aux « désorganisations » religieuses. Imagine que tu ailles à l’église et qu’il n’y a personne ! Ou que tu veuilles te marier  à 15 heures et que le curé arrive à 16. Une religion désorganisée est bien pire qu’une religion organisée.
Ma philosophie est très simple. Je suis sincèrement convaincu d’une chose : je crois en la survie après la mort « corporelle » et en la survie de la personnalité après la mort. C’est le pari de Pascal n’est-ce pas ?
 
 
Le pari de Pascal ?
 
Pascal était un mathématicien/philosophe. Il disait « Ecoute ! Il est préférable de parier en l’existence de Dieu parce que si tu paries en l’existence de Dieu, tu vivras en faisant le bien. Comme ça, s’il existe, tu seras tranquille. Si tu meurs et que ce n’est pas vrai, tu n’en sauras rien. Mais si tu vis ta vie en mauvais athée et que tu as tort…(il rit)…..
Je prend le pari qu’il y a quelque chose après la vie. Les expériences de mort limite quand  l’esprit quitte le corps, pour quelle raison on a conscience de ces choses à l’instant ou notre cerveau se met en veille ? Pourquoi est-ce à cet instant que notre perception semble s’élargir ? Bien sûr pour cela il faut croire à ces histoires que racontent ces gens qui ont connu ces instants entre-deux mondes.
D’un autre côté, c’est vraiment terrible d’assister aux funérailles de quelqu’un de proche et de devoir supporter votre souffrance et celles des autres. Ca , c’est la réalité. Maintenant, une autre façon de voir les choses, c’est de se rendre compte à quel point votre vie peut -être suffisamment rempli et qu’il ne sert pas à grand chose de penser sans arrêt à ce qui pourrait y avoir après. Vivre dans l’ici et maintenant, c’est amplement suffisant. Il faut savourer l’instant présent…les amitiés et surtout une bonne bouteille de Chevalier Montrachet (Louis Jadot) 1990 !
 
Le premier single extrait de l’album est Low-Life – Quel est le thème de la vidéo ?
 
Le clip a été réalisé par Jo Tanner. On peut y voir un homme nu dans une paire de chausson à la tête de chien.
Cela parle de la façon cruelle et étrange dont on traite cet homme et c’est aussi une façon bizarre que j’ai eu de traiter le clip. Il y a des personnes qui l’adorent et d’autres qui ne l’aiment pas. Bon, visuellement, cela n’a absolument rien à voir avec la chanson. J’ai demandé si je devais apparaître dedans ?et Jo a dit « non » et j’ai pensé ah ! cool ! mais à la fin il m’a dit « on va te filmer en train de chanter en arrière-plan » et malheureusement, j’apparaissais de plus en plus. C’est le risque avec les idées farfelues.
 
Pensez-vous passez un jour à la réalisation de vos propres clips ?
 
Les clips que je préfère sont ceux dans lesquels je me suis le plus investi. Shout et Head Over Heels étaient principalement basés sur mes idées. J’ai scénarisé God’s Mistake puis j’ai demandé à ce qu’on le réalise et j’adore ce clip. Sur Woman In Chains, j’avais eu l’idée du boxeur et de la strip-teaseuse. Si tu travailles avec les bonnes personnes pour faire un clip. Tu peux vraiment faire du bon travail.
 
 
Comment définiriez-vous l’alchimie, la relation qu’il y a entre vous et Alan Griffiths, la personne avec qui vous composez depuis maintenant 3 albums ?
 
 
Alan est obsédé par la musique et c’est une sorte d’encyclopédie musicale. Il connaît tout.. les samples, les sons… Il est très critique. La musique, c’est sa vie. Et travailler de cette façon, avec juste une autre personne peut se révéler très intéressant. Vos obsessions et votre travail se confrontent sans arrêt à l’univers de l’autre. Même s’il n’est pas la personne mise au premier plan, il est totalement impliqué dans tout ce que l’on fait et sur tous les aspects. Les personnes avec qui j’ai travaillé auparavant partait se coucher même si les choses n’étaient pas fini. Alan non. Il n’ira pas se reposer tant qu’il ne sentira pas que les choses prennent une bonne tournure. Nous nous apportons énormément l’un à l’autre. C’est vraiment incroyable.
 
Que se passe t-il actuellement entre vous et Curt Smith ? Pourquoi avoir décidé de retravailler ensemble au bout de 10 ans ?
 
 
Nous avions des relations contractuelles tous les deux ces temps-ci. J’ai dû le dépanner au sujet de droit à la propriété pour lui, pour les States et il m’a envoyé un mail de remerciement en me disant « merci. C’est super sympa. Appelle-moi quand tu veux ? ou je t’appellerais. » Alors , on a commencé à parler au téléphone….
C’est étrange mais dans les 90’s quand j’ai commencé à jouer avec Alan, à peine on était ensemble et déjà on écrivait des chansons. On jouait et tout semblait déjà fini au moment même ou nous jamions.  Ca ne ressemblait pas à la manière de faire des tous premiers jours ou écrire des chansons etaient comme essayer de faire jaillir du sang d’une pierre. Tout était laborieux, fastidieux…
Quand j’ai recommencé à jouer avec Curt, c’était très étrange de ne pas retrouver cette fluidité de faire que j’avais avec Al. Chris Hugues est alors venu et à joué une sorte de passerelle, pour parler nos deux langages.
Nous sommes allés en studio et avons essayé de faire quelque chose de très commercial, quelque chose d’accrocheur. On a commencé alors à avoir un moment vraiment frustrant puis soudain, quelque chose est sorti. Quelque chose de très accrocheur. Ca n’avait rien avoir avec ce que je faisais peu de temps avant, ça ressemblait plus à la période Seeds Of Love. On a quelque titres mais c’est une façon très différente de travailler.
J’avais commencé à travailler avec Alan avec l’idée d’un nouvel album de TFF. Curt qui est à Los Angeles fait de même. Il y a aussi Charlton Pettus avec qui Curt a joué pendant de nombreuses années et qui est aussi de la partie. Une grande famille est réunie.
 
 
Est-ce qu’il y a eu auparavant des contacts directs de tourneurs ou de labels pour vous inciter à vous reformer sous le nom de TFF ?
 
 
Il y a eu quelques propositions, mais peu qui nous ont intéressé, évidemment , comme nous voulions savoir si nous étions encore fertiles d’abord. De toute façon, en dehors de cette formule « duo », indépendamment du fait de qui faisait quoi, nous n’étions pas d’un intérêt crucial pour les maisons de disques. Là, évidemment, quelque chose pouvait se passer.
De toute façon, j’en avais assez de faire TFF seul. Je voulais plutôt me débarrasser de ce nom pour continuer en solo. Bon, maintenant,…qu’est-ce que ça va donner, est-ce que cela a un futur ? nous n’en savons rien. On rejoue ensemble et on voit ce que ça donne. Bien sûr, tout ceci peut paraître purement intéressé mais je ne peux pas fonctionner de la sorte. Nous ne sommes pas le genre de type à mettre nos préjudices de côté juste pour faire de l’argent.
 
Vous avez produit et écrit des chansons pour l’album d’Emiliana Torrini, ‘Love In The Time Of Science ‘. Y a t-il d’autres projets sur lesquels vous travaillez dans les un ou deux ans à venir ?
 
 
On m’a demandé d’aider pas mal de gens ces temps-ci parce que j’en suis capable. J’ai la possibilité de travailler avec d’autres artistes mais après Emiliana, j’ai essayé de travailler avec deux autre chanteuses. Je pense souvent que quelque chose va se produire pour elles parce qu’elles sont magiques tout comme l’étaient Oleta et Emiliana.
 
Emiliana est quelqu’un de brillant. Elle n’est pas seulement une grande chanteuse. C’est absolument délicieux d’être en sa compagnie. Elle n’accepte pas la médiocrité et elle est très critique et bien souvent quand Alan et moi partions dans des délires et que nous nous disputions sur telle ou telle idée d’arrangement, elle prenait part à la conversation et nous démontrait que nos idées n’étaient pas bonnes parce qu’elle n’en aimait aucune ! (Il rit)
Vous pouvez avoir la chance de rencontrer une personne avec qui ça colle, dans tous les cas je ne me suis jamais pris la tête pour décider si je devais ou non travailler avec quelqu’un. Vous écoutez la maquette pour savoir si vous aimez ou pas et si ça vous plait, vous rencontrez la personne et soit cela donne quelque chose, soit cela ne donne rien. Je pense que…avec Oleta ou Emiliana, j’ai voulu essayer de ne pas trop tirer les choses vers moi avant de commencer à travailler avec elles. Je ne voulais pas trop m’investir. Mais les choses sont telles. L’énergie demandée est telle que vous êtes totalement pris par ce que vous faites. Vous devez sentir que ce que vous faites est réellement bon .
 
Il semble que vous soyez passionné d’astrologie. Avant de travailler avec quelqu’un étudiez vous son profil astrologique ?
 
Oui, absolument. Je dois savoir si je serais la meilleure personne pour travailler avec eux. Est-ce que notre collaboration musicale sera intéressante ? Suis-je la bonne personne pour leur permettre de s’épanouir artistiquement ?  Travailler avec quelqu’un , c’est assez simple mais il faut une bonne alchimie pour que vous puissiez vous sentir à l’aise pour pouvoir échanger de manière satisfaisante sur le plan artistique. L’astrologie vous donne des points de repères mais vous savez instinctivement dès que vous rencontrez quelqu’un si l’énergie est bonne et si il y aura et de la distance suffisante et en même temps une bonne proximité.
 
Que pensez-vous des MP3 sur Internet ?
 
Si c’est à petit échelle, c’est à dire si un seul morceau est partagé par un nombre peu important de personne, ça peut passer. Tout dépend de la quantité. Si vous vendez des centaines de millions d’albums et que vous avez cent personnes qui l’ont eu gratuitement, c’est pas trop grave. Le problème ce sont les opportunistes qui font de l’argent sur ce bizness. Ca, ça me rend malade. Pas seulement parce que vous ne touchez pas un kopeck de votre travail mais parce que eux rafle la totalité de vos gains. Cent pour cent. C’est du vol et c’est grave. C’est enfreindre la propriété intellectuelle.
A un certain niveau, on est obligé de se sentir concerné. Si un jour on en arrive à ne plus vendre de disque parce que tout le monde peut l’avoir gratuitement, c’est quand même un sérieux problème. Surtout pour les artistes qui ont une forme de moralité par rapport au travail qu’ils produisent. Qui pensent que ce qu’ils font est bien ou pas.
 
Que pensez vous de toute ces drogues qui ont l’air d’être inhérentes à la rock’n roll attitude ?
 
Je pense que ça n’est un secret pour personne. En fait, tout le problème réside dans votre constitution et de la manière dont vous les supportez ! (Il rit) Je pense que si vous pouvez supporter tout ce que vous prenez sans que cela ait un effet sur votre vie de tous les jours…pourquoi pas ? Tant que cela ne devient pas une habitude. Tout en petite dose, comme avec l’alcool.
 
Vos enfants s’intéressent-ils à la musique et est-ce que vous aimeriez qu’ils se dirigent à leurs tours dans cette voie ?
 
…Hum.. Mr P., c’est ainsi que nous l’appellerons (Pascal est le fils de Roland) a une faculté naturelle à imiter tout ce qu’il entend. Il a la mentalité typique d’une pop star. Il est à mourir de rire. Quand il avait 3 ans, je chantonnais « And I will always love you… » de Whitney Houston et il refaisait exactement la même chose dans la même tonalité. « And I will always love you ». J’accourais, je faisais « quoi ? vas y recommence ! » et il pouvait refaire la même chose à l’identique donc je pense qu’il est bien meilleur que je ne pouvais l’être à son âge. Quand il vient au studio, il veut absolument m’aider. Il me regarde et dit « ne t’inquiète pas papa, je vais t’aider. Maintenant, il a 5 ans et il commence à jouer du clavier. Mais il est aussi très bon en dessin alors…je pense qu’il va être en conflit entre les deux.
 
Alors il se peut qu’il y ait un autre Orzabal dans le monde de la musique ?
 
Pourquoi pas ? Que ça reste en famille. Peut-être qu’il aura besoin de moi. Je pourrais peut-être être son manager !
 
Qu’avez vous appris de vos enfants ?
 
Il m’ont appris que toutes les croyances et les théories que j’avais épousé durant les premiers albums de TFF sont probablement fausses. Je pense qu’il y a quelque chose qui va bien au delà de la génétique. La façon dont ces petits bonhommes sont formés. Oui, c’est dans les gênes, c’est sûr mais cela est également en rapport avec tout ce que vous avez vécu jusqu’à présent. C’est plutôt ça qui va déterminer le genre d’enfants que vous mettrez au monde. L’astrologie vous le dira également. Tout ce qu’il y aura dans ces enfants étaient déjà présent. Comme le gland d’un chêne qui va pousser et rien d’autre ? Ca n’est pas que vous ne pouvez pas créer un individu déséquilibré en le battant, bien au contraire. Les nourritures affectives sont extrêmement importantes. Mais à partir du moment ou vous leur donner un espace de confort affectif suffisamment important, spécialement dans les premières années alors vous savez que les choses vont bien se dérouler pour eux.
 
Depuis que vous êtes père, y a t-il eut des changements de vue par rapport à la relation difficile que vous entreteniez avec votre père jusqu’à ce qu’il décède en 1985 ?
 
 
Il y eu une résolution du problème à travers la thérapie, le fait d’avoir mes propres enfants et de devenir à mon tour père mais tout le monde dit que vous héritez de la manière dont vous avez été élevé. Il est très difficile d’avoir sa façon propre d’élever ses enfants. On refait souvent les mêmes erreurs quand on est sous pression.
La manière dont j’élève mes enfants provient plutôt de la manière dont ma mère m’a élevé, pas mon père. Elle dût assumer les deux rôles, père et mère.  Quand j’ai eu mes propres enfants, j’ai réalisé quel genre de père il était. Il y a eu une période de réconciliation au moment de sa mort  mais je continue à penser que mon père était avant tout un branleur parce que je sais à quel point il est important pour un enfant d’avoir ses 2 parents. Le plus petit encouragement, la plus petite reconnaissance est si vital pour un enfant. Vous pouvez retrouver ces éléments dont vous avez manqué en vous et dans votre propre vie mais c’est un p….. de combat de tous les jours et c’est une honte d’avoir à vous battre pour l’obtenir et de l’obtenir par vous même.
 
Qu’est ce que vous aimez le plus dans ce que vous faites ?
 
Je n’ai jamais été un camé de la célébrité. J’ai toujours préféré avoir des projets d’albums. Quand je me suis retrouvé seul, j’ai aimé faire de la scène. Faire du bon travail , voilà qui est suffisant pour moi. Nous avons eu une belle carrière et même dans les 90’s, j’ai largement été financièrement bénéficiaire. J’ai gagné plus d’argent dans les 90’s que dans les 80’s. De meilleurs contrats, un plus grand contrôle, plus de droits.
Ce qui a toujours été bien pour moi c’est que mon niveau de succès et de célébrité a toujours été contrôlable. Si j’avais été aussi connu dans les 90’s que dans les 80’s, j’aurais accouché d’un monstre !  Le plus gros succès c’est fait en dehors de l’Angleterre et vous ne pouvez pas avoir 20 ans de carrière sans avoir d’accroc majeur.  Je pense avoir eu de la chance de faire ce que j’ai fais, de survivre et d’avoir fait ma vie. A la fin de la journée, votre vie n’évolue plus autour du succès mais à travers les simples et immédiates relations quotidiennes et c’est ça qui enrichi votre vie.
 
Vous avez dit aimer « Blue Nile », que le chanteur était un croisement entre Peter Gabriel et Frank Sinatra. Aimez vous Frank Sinatra ?
Qui n’aime pas Frank Sinatra ? Nat King Cole est incroyable. J’aime les crooners, C’est ce que j’ai toujours fais. Il y a un genre de pop music qui est l’héritage de ce style. Si l’on aimait pas les crooners, il n’y aurait pas de gens comme Peter Gabriel ou Sting. Il y a beaucoup de crooning  dans la musique.
 
Vous êtes actuellement en ligne, quand vous surfez sur le web que recherchez vous ?
 
J’ai commencé à utiliser le net principalement pour acheter et vendre il y a deux ans à peu près et j’ai vraiment été accro pendant un temps. Le truc était devenu tellement ridicule que j’ai arrêté. J’avais l’habitude d’y aller 5 ou 6 fois par jour. « Oh ! ça a augmenté de 60 pences, vite je vend ! etc.….Maintenant , j’y achète des tickets de trains, des tickets de cinéma , j’y cherche des livres rares, des Cds – des millions de choses. C’est amusant.
 
Est-ce que vous visitez les sites des fans de TFF ?
 
Tout le temps. Je les vérifie tous. Je trouve cela extrêmement flatteur, mais il y en a tellement que cela prend du temps.
 
Avez-vous déjà eu des mauvaises expériences avec des fans ?
 
Oh oui ! j’ai déjà eu quelques petits problèmes en effet. Il y a toujours des rencontres particulières parque vous ne savez pas ce qui peut se passer dans la tête d’un fan. Par exemple sur Seeds Of Love, il y avait une photographe dans la fosse, une allemande, et je ne voulais pas qu’on me prenne en photo alors je me suis mis de façon à ne pas pouvoir être photographié. Je l’ai vu ensuite au bar. Puis, j’ai eu une lettre glissé sous ma porte disant « Vous chantez des chansons si belles mais vraiment vous êtes froid ». C’est ainsi que j’ai écris Cold.
Des fois, il y a des gens agréables et des fois un peu bizarres. Il y avait un jour une fille qui était en thérapie et qui n’était pas vraiment « là ». Elle est venu me voir comme une fan normale mais elle faisait partie de ces gens qui pensent que lorsque vous faites un clip et que vous regardez la caméra, c’est à elle que vous vous adressez. Que vous la regardez, que vous lui parlez.
 
Etes vous préoccupé par la sécurité ?
 
Non. Je suis un artiste qui sait se défendre et qui vit au milieu de nulle part !
 
Avez-vous des regrets ?
 
Mon plus grand regret est d’avoir dépensé beaucoup d’argent et de ne pas avoir épargné plus tôt. J’avais l’habitude de dépenser plus que ce que je n’avais. Et j’en avais beaucoup ! J’ai toujours trouvé un moyen de claquer de l’argent. J’ai également le regret de ne pas avoir acheté du vin plus tôt. J’achète et met du vin en cave  Je commence à avoir une sacré collection et c’est un gros investissement.
 
Vous avez dis dans une interview que les meilleur moments pour vous sont quand fusionnez avec quelque chose de plus important que vous même. Pouvez-vous développer ?
 
Oh ! c’est un de ces clichés spirituels qui ont avoir avec la perte de l’ego et vous pouvez le perdre un grand nombre de fois quand vous faites l’amour ou que vous êtes en concert ou que vous regardez le ciel étoilé, que vous buvez un bon verre, bref ! tout ce qui peut vous faire oublier que vous être un individu isolé dans sa coquille. C’est la perte de l’ego et c’est la chose la plus stimulante et inspirante que vous pouvez avoir. C’est l’antidote de la solitude et c’est pour cette raison que beaucoup de gens recherchent ces états.  
 
Que pensez-vous des reality-shows ? quels sont les programmes que vous regardez ?
 
The « Naked Chef » et j’adore regarder « Who Wants To Be A millionaire » ! Le suspense est insupportable.  Mais il vaut mieux regarder l’émission anglaise. L’américaine est une pale imitation. Il y a « Pop Stars » qui marche plutôt bien. Ils ont déjà tous chantés aux Brit Awards. J’aime regardé Big Brother mais les règles de Big Brother sont insupportables. J’aime la compétition, mais là, c’est trop. Ces shows témoignent bien de notre époque. Ils parlent de nos interactions sociales. Nous nous éloignons de la perspective individuelle. Ce qui compte, c’est la façon dont le groupe interagit et ce que l’on en retient, c’est que tout le monde est identique.
 
J’ai entendu que vous aviez gagné un concours musical lorsque vous aviez 11 ans avec une de vos chansons ?
 
Non. En fait je suis arrivé second et mon cœur c’est brisé ! (il rit) On était au camping et j’écrivais des chansons. J’avais une guitare et j’ai chanté. Mais j’étais terriblement nerveux, tellement nerveux… Je me souviens que la fille qui a gagné chantait ‘On the Good Ship Lollypop’ et j’étais écœuré !
 
Que diriez-vous de quelques questions irrévérencieuses ? Préféreriez vous avoir 10 points de Q.I. en plus ou 10 kilos de muscles en plus .
 
10 points de Q.I. en plus. 10 kilos de muscles en plus, c’est plus facile à obtenir surtout si vous avez une histoire sportive derrière vous.
 
Célébrité ou fortune ?
 
Fortune ! (il rit) sans hésiter !
 
Chats ou Chiens ?
 
Les chats. Ils sont plus indépendants.
 
Livre ou film ?
 
Ouh ! elle est dure celle là…le film si c’est « Dans la peau de John Malkovich ». C’est devenu mon film préféré.
 
Si quelqu’un trouvait une entrée dans votre cerveau comme dans La peau de John Malkovich, qu’y trouverait-il ?
 
Le problème avec le cerveau c’est qu’il est en évolution perpétuelle en fonction de vos émotions. Il y a tellement de niveaux et de lieux qu’il y a une grande part de mon cerveau qui n’est pas très différente de celui de n’importe qui. Croyez moi !
 
La mort ou le déshonneur ?
 
Le déshonneur ! (il rit) sans hésiter !
 
Rire avec les pécheurs ou pleurer avec les saints ?
 
Rire avec les pécheurs.
 
Le jour ou la nuit ?
 
La nuit. C’est moins évident. La nuit vous vous lâchez davantage. Le jour, vous êtes sobre mais la nuit vous pouvez avoir des nuits très grisantes et revenir tranquillement à un état de veil…ou pas ! (il rit)
 
Aveugle ou sourd ?
 
Comment ? Sourd. Vous pouvez entendre sans oreille. La plupart des chansons qu’on écrit sont dans la tête. On peut apprendre le langage des sourds et muets. Mais sans la vue, c’est vraiment trop pénible.
 
Saintes ou Bad girls ?
 
Humm… je ne peux pas vous répondre. Les mauvaises filles sont certainement plus drôles.
 
Incontinence ou Tourette ?
 
P….., Je ne sais pas ! Tourette. Vous pouvez dire ce qui vous passe par la tête sans en avoir les conséquences.
 
Invisibilité ou super force ?
 
Invisibilité sans aucun doute ! oh oui ! Cela  ne prend pas beaucoup de temps pour imaginer ce que l’on pourrait faire avec un tel pouvoir !
 
Mourir de faim ou cannibale ?
 
Cannibale. Aucun problème.
 
Quel est la chose la plus étrange qu’on vous a jeté sur scène ?
 
Une magnifique blonde, probablement cascadeuse dans une robe en métal dorée. Elle c’est jetée elle même à Las Végas.
 
 
 

Interview réalisée par Katherine Kelly (KMK) pour le magazine lexicon

Traduit de l'anglais par Pascal Ober  

original sur www.tearsforfearsfans.com section TFF in print  

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